کد مقاله کد نشریه سال انتشار مقاله انگلیسی نسخه تمام متن
944276 925592 2010 10 صفحه PDF دانلود رایگان
عنوان انگلیسی مقاله ISI
Éduquer et soigner les adolescents difficiles : la place de l’aide judiciaire contrainte dans le traitement des troubles des conduites
موضوعات مرتبط
علوم پزشکی و سلامت پزشکی و دندانپزشکی پریناتولوژی (پزشکی مادر و جنین)، طب اطفال و بهداشت کودک
پیش نمایش صفحه اول مقاله
Éduquer et soigner les adolescents difficiles : la place de l’aide judiciaire contrainte dans le traitement des troubles des conduites
چکیده انگلیسی

RésuméLa justice pénale des mineurs entretient des rapports spécifiques avec la psychiatrie et la psychopathologie. L’excuse de minorité sur laquelle elle se fonde la conduit à sortir des conceptions traditionnelles des rapports entre psychiatrie et justice qui attribuent une place centrale à l’expertise psychiatrique dans une logique qui tend à opposer soins et sanction, judiciarisation et psychiatrisation. En affirmant que les mineurs délinquants sont toujours plus ou moins irresponsables pénalement, la justice des mineurs se caractérise par l’idée que les réponses judiciaires aux actes délictueux doivent donner la primauté à l’éducatif sur la répression. Dans cette perspective, la justice des mineurs donne une place centrale à la prise en compte de la personnalité du mineur et donc à son fonctionnement psychique, au point qu’il ne peut y avoir chez le mineur de réponse judiciaire qui ne comporte pas un volet éducatif et « protectionnel », parce qu’il ne peut y avoir, les concernant, d’acte délinquant qui ne soit pas en même temps la manifestation d’une difficulté éducative et psychique. On passe ainsi d’une logique nosographique (normal vs pathologique) à une logique psychopathologique (phénoménologique ou psychanalytique), où ce qui importe n’est plus l’étiquetage du trouble mais le mode de fonctionnement psychique du sujet. Cette intrication entre approche judiciaire et approche « clinique » est sans doute l’une des caractéristiques les plus débattues de la justice des mineurs française. Elle marque profondément les pratiques des services éducatifs qui en dépendent et notamment ceux qui relèvent directement ou indirectement de la protection judiciaire de la jeunesse. Après avoir évoqué les caractéristiques « épidémiologiques » des populations d’adolescents suivis par ces services, cet article s’intéresse plus directement aux mécanismes psychopathologiques à l’œuvre chez ceux qui apparaissent comme les plus difficiles, du fait de l’importance de leurs conduites agies et de leurs difficultés à tolérer les réponses institutionnelles qui leur sont apportées. Il développe deux axes théoriques pour rendre compte de ces mécanismes : la théorie de la déprivation et de la tendance antisociale développée par Winnicott et l’école anglaise, et la théorie du déséquilibre narcissico-objectal proposée par P. Jeammet qui paraît actuellement dominante dans l’école française. Plus complémentaires qu’opposées, ces deux approches théoriques donnent une place majeure à la réalité externe dans la vie psychique des sujets concernés. En partant d’une lecture directe des textes législatifs qui fondent la justice pénale des mineurs (en particulier de l’ordonnance du 2 février 1945) et à un examen critique des interprétations qui leur ont été données depuis leur promulgation, l’article s’attache ensuite à dégager ce qui lui paraît le plus constitutif de la justice pénale des mineurs en France : une étroite intrication entre protection et sanction. Il montre que toute tentative de sortir de cette intrication mettrait radicalement en cause les pratiques de réseaux permettant d’articuler psychiatrie et justice des mineurs dans la prise en charge des adolescents difficiles. Il plaide donc pour une prise en compte accrue de cette intrication et le développement des modèles thérapeutiques les plus compatibles avec cette conception autour de pratiques qui appuie l’approche clinique sur les médiations éducatives, en adaptant au contexte judiciaire et éducatif les principes éprouvés dans les cures institutionnelles en psychiatrie de l’adolescent.

French penal juvenile justice maintains specific relation with psychiatry and psychopathology. The minority excuse on which it is based leads to a paradigm of relations between justice and psychiatry that is very different from the one established for adult penal system; in the latter, this relation is built on forensic psychiatric approaches opposing treatment to sanction and judicial logic to psychiatric logic. The French juvenile justice system differs from this point of view because it states that juvenile delinquents are always more or less irresponsible; the judicial responses to their delinquent acting have to give priority to education on repression. This leads this system to give a central role to the appraisal of the juvenile delinquents’ personality, that is to say to their psychic functioning; any judicial response has then to give a central space to educational and protective concerns assuming that there are no delinquent conducts that are not the expression of an educational and a psychic difficulty. Then the logic behind this assumption is not as much nosographical as it is psychopathological (with reference to a phenomenological or psychodynamic theory); the most important is not then the disorder diagnostic label but a comprehensive perspective addressing the subject's psychic functioning pattern. This strong integration of judicial and clinical approaches is then one of the most characteristic specificity of the French juvenile justice system. It deeply influences the way the educational agencies, depending of this system, carry out their task. After an epidemiological approach of the population followed by these agencies, this paper will describe the most frequent psychopathological mechanisms that are found in those who are the most difficult to attend, because of the importance of their acting and their reluctance to tolerate the institutional responses given to them. Two main theoretical axes are proposed to explain these mechanisms: the deprivation theory due to Winnicott and dominant in the English school, and the narcisico-objectal theory due to P. Jeammet, currently central in the French school. We will show that these two theoretical approaches are less opposed than complementary because they both state that external reality has a major influence on the psychic functioning of the concerned subjects. Examining the laws on which is grounded the penal juvenile justice (mainly the 2nd February 1945 order) and the interpretations given to this order since its enactment, the paper describes the practical way used to integrate protection and sanction. It shows that the attempt to abandon this close integration undermine the possibilities to establish network collaborative approaches of difficult adolescents. It then advocates for an increasing attention to this integration around approaches basing clinical approaches on educational activities designed to mediate the relation between the young delinquent and the educational staff, importing in the judicial educational context the well-known principles of milieu therapy in adolescent psychiatry.

ناشر
Database: Elsevier - ScienceDirect (ساینس دایرکت)
Journal: Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence - Volume 58, Issue 4, June 2010, Pages 224–233
نویسندگان
, , ,