Ressemblances et différences : le travail d’identité ou de l’identique au même pour aboutir à l’unique

RésuméDepuis le moment où deux gamètes s’unissent pour donner naissance à la première cellule fondatrice de l’embryon, commence un long travail de différenciation qui va aboutir à un individu unique dans sa singularité. À l’image du processus biologique, qui, de deux parents, va donner naissance à un enfant, la longue maturation qui conduit à la construction identitaire va s’appuyer sur deux pôles à la fois contradictoires et complémentaires : celui de la ressemblance qui conduit du même au semblable et celui de la différence qui conduit à l’identité. Cette longue maturation s’effectuera à la fois du côté du bébé et du côté des parents. Du côté du bébé, l’auteur reprendra des éléments du développement normal comme l’imitation, l’accordage affectif, la communication transmodale, la mise en place du langage. Il envisagera le travail interactif et d’assimilation qui fait passer de l’imitation à la ressemblance, de la reproduction à la création et au jeu. « Pour qu’un « Homo » génétiquement humanisable soit humanisé, il lui faut interagir avec au moins un autre semblable » [Kahn A. L’homme, ce roseau pensant… Nil éditions; 2007] Ce sont les rudiments de la construction de l’identité qui passe par les jeux identificatoires du bébé aux parents et inversement que nous essaierons de mettre en évidence. Du côté des parents, l’auteur développera la notion du travail d’identité, terme construit de façon analogique avec celui de travail du deuil ou du rêve (Freud). Ce terme désigne l’activité psychique à laquelle se livre tout parent pour donner une singularité et une existence à ce bébé. Il inclut un travail de comparaison qui articule ressemblances et différences. L’auteur l’illustrera à travers des situations ordinaires (comparaison des enfants de la fratrie), mais surtout à partir d’une situation clinique exemplaire comme l’enfant de remplacement. Pour terminer, nous envisagerons le point de vue thérapeutique et nous essaierons de montrer comment l’alliance thérapeutique ne peut se bâtir qu’en tenant compte de ces deux piliers : la ressemblance et la différence. Certaines formes de traitement favorisent particulièrement ce travail identificatoire comme les psychothérapies de groupe.

Since the instant when two gametes unite to give birth to the embryo's first cell founder, begins a deep work of differentiation, which will lead to the one and the same individual in his distinctive feature. Ever as the biological process, which, from two parents will give birth to a child, the long maturation building the structured identity will be together based on two opposite poles, in the same time, contradictory and complementary: the one of the resemblance leading from the same to the similar and the one of the difference reaching the identity. With regard to the baby, the author will pick up elements of the normal development such as the imitation, the affective atonement, the transmodal communication, the setting up of the language. She will imagine the interactive work and assimilation, which undergoes the imitation into the resemblance, and let the reproduction take place to the creation and the play. “So that a “Homo” genetically able to become a human, could become a human; he needs to interact with at least another similar.” [Kahn A. L’homme, ce roseau pensant… Nil éditions; 2007]. These are the rudiments of the identity's building that goes throughout the identifying plays from the baby to the parents, and conversely, we shall try to display it in obviousness. Concerning the parents, the author will develop the notion of the identity's work, term built on an analogical way with the grieving process or dreamwork (Freud). This term shows the mental activity to which each parent is committed to, to give a singularity and an existence to the baby. It includes a comparison work that links up resemblances and differences. The author will illustrate it through an ordinary situation (a comparison between the “brothers and sisters’ children”) but also an exemplary clinical situation, such as the replacement child. As a conclusion, we shall consider the therapeutic point of view and shall try to show the way the therapeutic alliance may be reached, in taking account of these two pillars: the resemblance and the difference. Some treatments are particularly advantageous to this identifying work such as the group therapies.