Écriture et Psychiatrie. Ce qui n’est pas écrit n’existe pas

RésuméLe développement de l’écriture il y a quelques millénaires a représenté une avancée technologique dans l’évolution de l’espèce humaine ; elle a modifié le psychisme, la conscience et le cerveau des hommes. Ensuite, l’imprimerie a permis la diffusion des livres et l’universalisation de la lecture et de l’écriture. Avec l’informatique et l’universalisation d’Internet, nous sommes actuellement dans une nouvelle mutation (l’infosphère). Pour le psychiatre dans sa pratique, l’écrit représente deux aspects : (1) les malades apportent des écrits personnels qui représentent un symptôme, une clinique particulière (au-delà du journal intime) ; (2) l’exercice d’écriture peut être un outil thérapeutique (exemple l’atelier d’écriture) basé sur une clinique narrative différente du comportement et du discours du patient. Enfin, le journal intime peut représenter une autothérapie mais aussi un enlisement et un piège narcissique.

The development of writing represented a technological progression in the evolution of the human species. Mind and brain were modified by this new way of communication and knowledge. Later on printing permitted the universal use of reading + writing, the diffusion of books and newspapers. More recently computers, Internet, initiated the beginning of a new era (infosphere) and again a profound mutation of brain and consciousness. For psychiatry, writing offers a double interest: (1) a patient's spontaneous writings offer clinical material giving a penetrating insight into the patient's psyche and problems; (2) On the other hand, the clinician can advise the patient to write his personal story or an imaginary scenario. Writing can be a farewell to a deceased loved one, to finish of the grieving process. It is also a way to finish and conclude an excruciating experience after a dramatic psychological trauma, for example surviving death camps in Nazi Germany or in Sovietic Gulag…