The Next Generation of Physician-Scientists: Adapting to Academic Cardiology in the 21st Century

Il y a plus de trois décennies, Wyngaarden et Gill ont été les premiers, dans deux articles fondateurs, « The Clinical Investigator as an Endangered Species » (Le chercheur clinicien, une espèce en voie d'extinction) et « The End of the Physician-Scientist » (La fin du médecin-scientifique), à alerter l'opinion au sujet des défis que doivent relever les médecins-scientifiques. Depuis la publication de ces articles, on a assisté à un essor de la recherche préclinique de phase I-II mettant l'accent sur les études orientées vers la découverte et l'exploration. Cet essor s'est souvent fait au détriment des médecins-scientifiques, dont le rôle était, traditionnellement, de faire le lien entre la recherche préclinique initiale (phase I-II) et les essais cliniques (phase IV). Il s'est donc opéré un changement de paradigme, et le médecin-scientifique subit à présent des pressions de plus en plus fortes pour choisir entre la pratique clinique et la recherche fondamentale. Ce changement est particulièrement préoccupant dans le domaine de la médecine cardiovasculaire où, du fait de l'omniprésence et de l'importance clinique des maladies cardiovasculaires, le scientifique expert en recherche translationnelle joue un rôle essentiel. Les défis que doivent relever les cardiologues du milieu universitaire ont ensuite été encore amplifiés par la nécessité de maintenir leurs compétences non seulement en matière clinique, mais aussi dans des domaines extrêmement techniques où la technologie évolue rapidement. Les solutions envisageables pour remédier à ces problèmes sont notamment d'accroître le soutien des programmes de formation postuniversitaire, de faire participer davantage les stagiaires aux programmes de perfectionnement des médecins-scientifiques, et de faire reconnaître par les organismes subventionnaires le rôle pivot du médecin-scientifique dans la recherche translationnelle. Si le médecin-scientifique demeure une espèce en voie d'extinction, des solutions multidimensionnelles mettant l'accent sur la collaboration entre les établissements, les programmes de formation et les organismes subventionnaires ont le potentiel de maximiser l'efficience de la recherche biomédicale et de permettre la mise en application des découvertes scientifiques, du laboratoire au chevet du patient.