کد مقاله | کد نشریه | سال انتشار | مقاله انگلیسی | نسخه تمام متن |
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944567 | 1475526 | 2007 | 5 صفحه PDF | دانلود رایگان |

RésuméToute l'histoire de la psychiatrie est traversée par une question qui pourrait se résumer de la manière suivante : comment faire de la psychiatrie une spécialité médicale comme les autres ? Une evidence based medecine c'est-à-dire, une médecine reposant sur des faits non discutables, dont le niveau de preuve est élevé. Il nous apparaît donc essentiel de rappeler que la psychiatrie ne peut être qu'une médecine « autre » pour reprendre ici une formulation d'Alain Ehrenberg. Le sujet, doté de toute sa consistance psychique, et enraciné dans son histoire, pourtant objet princeps de la psychiatrie, s'est actuellement estompé au profit d'une approche syndromique et comportementale. La réalité interne, la conflictualité intrapsychique sont escamotées au profit d'une tentative d'objectivation. Ce décentrage du sujet vers le symptôme a des effets délétères que nous rencontrons maintenant quotidiennement dans notre pratique : les demandes diagnostiques des patients et des familles deviennent impérieuses. Aux réponses médicales de plus en plus rapides livrées comme une vérité absolue s'ajoute Internet qui propose à tous des diagnostics-minute et des explications neurobiocognitives rationnelles. De quoi combler tout manque et interrompre toute interrogation. De quoi recouvrir ou faire taire les soubassements psychiques du symptôme. Nous illustrerons notre propos par une présentation clinique qui montrera la portée d'une telle évolution, l'aliénation ainsi proposée aux adolescents. À la logique addictive d'une société font écho aujourd'hui, l'addiction aux symptômes de nos jeunes patients et l'addiction diagnostique des parents mais aussi du corps médical.
All throughout the history of psychiatry has been posed a question that could be summed up as follows: how to make psychiatry a medical specialty like any others? An “evidence based medicine”, that is to say a medicine based on unquestionable facts, with high level of evidence. Therefore, it is essential for us to remind that Psychiatry can only be a medicine “of another kind” to state here one of Alain Ehrenberg's expressions. The subject, endowed with his psychic consistency and rooted in his own history, and yet psychiatry's first object, has now faded away to be supplanted by an approach based on syndrome and behaviour. Inner reality and inter-psychic conflictuality have been evaded and replaced by an attempt of objectivation. Decentering the Subject towards the symptom has deleterious effects that we now encounter frequently: patients and families' demand about the diagnosis has become pressing. To medical answers that come faster and faster and which are delivered as absolute truth, the Internet national offers in addition instant diagnosis and rational neurobiocognitive explanations. This is enough to fill in any want and to put a stop to all interrogations. This is enough to cover up or to silence what is underlying the symptom. We will give examples of this through a clinical presentation in order to show the consequences of such an evolution: a situation thus proposing to lock adolescents in. To the addictive nature of our society echoes today the addiction to the symptoms of our young patients and the addiction to diagnosis from the parents but also from the medical profession.
Journal: Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence - Volume 55, Issues 5–6, September–October 2007, Pages 282–286