Les structures cliniques et la sublimation

RésuméEn suivant Jacques Lacan, nous rapprochons trois structures cliniques – l’hystérie, la névrose obsessionnelle et la paranoïa – de trois termes de sublimation – l’art, la religion et la science. De même, nous les rapportons à trois opérations psychiques – le refoulement, le déplacement et la forclusion – et à trois traitements différents du vide – l’organisation, l’évitement et l’incroyance. Ainsi, nous étudions comment l’art, qui se rapproche de l’hystérie, organise le vide en l’ayant préalablement refoulé ; la religion, qui se rapproche de la névrose obsessionnelle, l’évite tout en le déplaçant ; et la science, qui se rapproche de la paranoïa, ne croit pas à ce vide qui a été préalablement forclos. Tout en étudiant les définitions freudiennes de la sublimation, nous tentons d’éclairer le rapport entre ces trois structures cliniques et la formule lacanienne selon laquelle la sublimation élève un objet à la dignité de la Chose. Notre intérêt est de démontrer que la perspective lacanienne assigne une clinique de la sublimation qui vise un traitement du vide de la Chose.

According to the teachings of Jacques Lacan, we are able to join three clinical structures – hysteria, obsessional neurosis and paranoia – with three terms of sublimation – art, religion and science. Similarly, we are able to unite them with three psychical operations – repression, displacement and foreclosure – and with three states of the void – organisation, shunning and unbelief. As a result, we study why and how art, which is similar to hysteria, can organize the void which has previously been repressed; why and how religion, which is similar to obsessional neurosis, avoids it and displaces it; and finally why and how science, which is similar to paranoia, disbelieves in the void that has been previously barred. While studying the definitions of Freudian sublimation, we try to clarify the relationship between these three clinical structures and the Lacanian formula of sublimation: the elevation of an object to the dignity of the Thing. Our interest is to demonstrate that the Lacanian perspective assigns a clinic of sublimation whose interest lies in a treatment of the void of the Thing.